Autonomie

Piège sémantique désormais évident depuis le matraquage de cette notion sur l’institution scolaire, l’autonomie est la conditions préalable de la privatisation. L’école, l’université “autonomes”, sont des écoles et des universités ne bénéficiant plus d’aucune protection étatique. Une école rendue “autonome” par l’habituation au surréaliste “projet d’école” à établir à chaque nouvelle rentrée, est une antichambre de l’école de marché qui arrive à grands pas. Depuis la création de son groupe de travail Education, en 1989, la Table Ronde des Industriels (ERT) n’ a cessé d’« encourager des modes de formation moins institutionnels, plus informels ». Le lobby patronal européen a été parfaitement entendu. Les systèmes d’ enseignement de tous les pays européens et à tous les niveaux suivent grosso modo la même évolution, vers une plus grande autonomie et davantage de compétition entre établissements scolaires. Un rapport de la cellule européenne Eurydice souligne le caractère international de ce mouvement de « libération » du tissu scolaire : « Les réformes apportées à l’administration générale du système scolaire se résument principalement à un mouvement progressif de décentralisation et de délégation des pouvoirs vers la société. Pratiquement tous les pays concernés ont introduit de nouvelles réglementations qui déplacent le pouvoir de décision de l’État central vers les autorités régionales, locales ou municipales et de celles-ci vers les établissements d’enseignement. ». Dans le cas de l’individu on voit bien ce qu’est un travailleur “autonome”. C’est un travailleur sasn métier , sans collectif, sans syndicat. Il est d’ailleurs préparé par l’élève autonome ! Respecter le rythmes de “travail autonome” de l’élève ? Cela signifie : certains élèves travaillent plus vite, mieux et plus, certains élèves travaillent plus lentement, plus mal et moins. En fait, cette notion de « rythme autonome » est tout à fait idéologique. En réalité, le rythme est modelé socialement et loin d’être autonome. Cette idée apparemment généreuse de l’élèves constructeur de soi-même, fait abstraction de toutes les déterminations sociales, biologiques, culturels et biographiques des élèves. L’instituteur quant à lui est supposé faire travailler tout le monde et ne pas abandonner les plus faibles au rythme de travail « autonome ».

Voir le site de l’APED Animé entre autres par Nico Hirt (Appel Pour une Ecole Démocratique)